A mon avis, seuls les Hexa­grammes sont impor­tants car ils “répondent” dans et par leurs des­sins, si ce n’est là leur des­sein que de “répondre” car les Hexa­grammes ne répondent pas, seul le Yi Jing répond dans les textes. Mais de quelle façon ?

Les com­men­taires et autres écrits, étant d’ins­pi­ra­tion chi­noise, sont bien évi­dem­ment néces­saires mais point suf­fi­sants, il s’en faut. Il “serait bon” qu’ils soient ali­men­tés et ampli­fiés au fil des époques et des âges par la dé-colo­ra­tion que peuvent et doivent ame­ner les nou­velles orien­ta­tions, vues et décou­vertes de ces der­niers. Nous ne sommes plus aux pre­miers siècles mais au XXIème.
Cer­taines fois, lors de tirages, une voix inté­rieure m’or­donne “Regarde la forme de
l’Hexa­gramme et non pas les textes !” (car ces textes étant d’un autre âge ne “répondent” peut-être pas à ta demande).

Garfield Zhen_min
Je pense donc que le Yi Jing est pure­ment chi­nois (dans les textes) mais que les Hexa­grammes ne le sont pas. Je m’avance en disant qu’ils sont uni­ver­sels. A ce titre, n’im­porte quelle per­sonne sur la Terre – suf­fi­sam­ment éclai­rée, voire éveillée, je pré­cise – peut se per­mettre d’y appor­ter ses propres com­men­taires ins­pi­rés, et même ses com­men­taires propres, c’est à dire les moins pro­jec­tifs pos­sibles, afin d’é­clai­rer encore plus et mieux les êtres et les choses.
Je vais plus loin en pro­po­sant d’autres questionnements/réponses, qui font suite à ces sen­ti­ments et qui peut-être en feront hur­ler plus d’un…
Faut-il asso­cier sys­té­ma­ti­que­ment Hexa­grammes et Yi Jing chi­nois ? Non.
Autre­ment for­mu­lé : lorsque je vois un Hexa­gramme, dois-je immé­dia­te­ment me réfé­rer au Yi Jing ? Non.
Toute décryp­tage d’Hexa­gramme doit-il être une démarche qui suit et s’ins­pire de l’an­tique chi­noise ? Non.
Mais, me direz-vous, un Hexa­gramme est incom­pré­hen­sible en lui-même si nous ne sommes pas pas­sé, un jour ou l’autre, par le Yi Jing. Je répon­drai oui et non. Oui, dans le sens où il faut un appren­tis­sage à tout, avec un “maître”. Non, car ensuite il est bien connu que “tuer” le maître est néces­saire – comme nous somme sen­sés avoir “tué” nos parents afin de deve­nir adultes – et voler de nos propres ailes et sur­tout encore une fois de nos ailes propres (déga­gées de toutes croyances limi­tantes et pro­jec­tions).
Il serait donc logique et néces­saire, en fina­li­té, de “tuer” le vieux gri­moire chi­nois tout en gar­dant son “aura”, son essence : les Hexa­grammes, quelque part en nous-mêmes, et avan­cer sous la belle Lumière Ins­pi­rante (Li ?).
J’ose donc affir­mer la chose sui­vante : ouvrons les portes de la per­cep­tion afin que ces
fameux Hexa­grammes soient exa­mi­nés, non plus en deux dimen­sions, non plus en trois dimen­sions, mais avec une dimen­sion nou­velle, ajou­tée aux autres, celle de notre époque (qui est toute aus­si riche que les autres), car il est bien connu que « On ne met pas le vin nou­veau dans les vieilles outres » et « L’âme n’est pas un vase qu’il faille rem­plir, c’est un foyer qu’il faut allu­mer ».

CRÉDIT IMAGE : Jim Davis transformée par Pierre Lautier.