L’INTERET DES DETAILS

« Le dia­ble se cache dans les détails » (Frédéric Niet­zsche ?)

 

Mon intérêt pour les détails dans les textes du Yi Jing provient de dif­fi­cultés d’interprétation que j’ai ren­con­trées. En effet, les tra­duc­tions éru­dites dont j’ai la chance de dis­pos­er ne me per­me­t­tent pas tou­jours de répon­dre à la sit­u­a­tion du con­sul­tant. A titre d’exemple : “marcher sur la queue d’un tigre” ? Un “béli­er qui se lie les cornes” ?, etc. 

Je pose comme pos­tu­lats :

    • que le Yi Jing est une den­telle où aucun sino­gramme n’apparaît for­tu­ite­ment, 
    • qu’un par­al­lèle peut être établi avec d’autres textes sym­bol­iques écrits à la même époque — les mythes grecs — dans lesquels les sym­bol­es se trou­vent pré­cisé­ment dans les détails : couleur, nom de per­son­nage et de lieu, ani­mal, etc. 

Filant cette com­para­i­son, j’observe dans le Yi Jing deux plans de lec­ture, de la même façon que l’Iliade décrit à la fois une guerre bien réelle et une autre, énergé­tique, entre des héros sym­bol­iques. Le Yi Jing pro­pose ain­si :

    • une lec­ture his­torique d’un change­ment dynas­tique (des Shang aux Zhou)

et

    • des images issus de loin­taines tra­di­tions chamaniques.

Ces tra­di­tions orales s’ap­puyaient sur des détails pour être com­pris­es et fidèle­ment trans­mis­es. Elles émail­lent tout le texte et font appel à la com­préhen­sion qu’avaient les Chi­nois des temps archaïques d’un événe­ment, d’un nom­bre, d’un moment de l’année, d’un ani­mal, etc. 

Autant la lec­ture du plan his­torique sem­ble aisée, autant celle du plan chamanique est ardue. Ce déchiffrage des détails est un tra­vail de longue haleine, loin d’être achevé, mais que je souhaite com­mencer à partager avec vous dans L’Encyclopédie du Yi Jing.