Le Shuo Wen jus­ti­fie la gra­phie de ér “et ain­si” soit comme une mous­tache ou une barbe pen­dantes, soit comme les racines d’une plante. Le pro­lon­ge­ment phy­sique est invi­sible lors­qu’il exprime un com­men­ce­ment (les racines) ou visible s’il mani­feste une exten­sion, une émer­gence.

ér est deve­nu, de façon plus abs­traite, une par­ti­cule de liai­son ou de tran­si­tion dans la construc­tion des phrases. Il se tra­duit le plus sou­vent par et, et ain­si, mais.

Lors­qu’on étu­die le voca­bu­laire, il est de prime abord natu­rel d’ac­cor­der une grande impor­tance à la tra­duc­tion pré­cise de termes ou de notions dont la por­tée semble émi­nem­ment phi­lo­so­phique ou sym­bo­lique : Ciel, Yin/Yang, grand, femme, etc. Il est alors pos­sible de lire entre les lignes et, par ana­lo­gie, de trans­crire les images du pas­sé vers l’in­ter­pré­ta­tion du moment.

Mais le vivant de la phrase est sou­vent caché entre les mots, dans les conjonc­tions, pro­noms et autres locu­tions : ils expriment la dyna­mique pro­fonde du texte et en éclairent la véri­table inten­tion.