Chronologie du Yi Jing : historique sur 3 000 ans

L’histoire fascinante du Yi Jing : Chronologie d’un voyage à travers les millénaires

Chronologie

La chro­no­lo­gie, l’his­toire du Yi Jing, s’étend sur plus de 3 000 ans, Elle est est aus­si riche et com­plexe que le texte lui-même.

Selon la tra­di­tion et les brumes de la légende, c’est Fu Xi, l’un des Trois Augustes de la mytho­lo­gie chi­noise, qui aurait créé les huit tri­grammes de base avant 2100 av. J.-C. Ces tri­grammes, ins­pi­rés des dia­grammes He Tu et Luo Shu, forment la base du sys­tème divi­na­toire du Yi Jing.

Trois ver­sions tex­tuelles auraient pré­cé­dé ce qui allait deve­nir le Livre des Chan­ge­ments, cha­cune cor­res­pon­dant à l’une des pre­mières dynas­ties :  le Lian Shan (Suc­ces­sion de Mon­tagnes) aurait été rédi­gé durant la période Xia, alors que le Gui Zang (Retour au caché) cor­res­pon­drait à la dynas­tie Shang. Ces deux ver­sions, aujourd’hui dis­pa­rues, ont été rem­pla­cées par le Zhou Yi, (Chan­ge­ments de Zhou), pre­mière ver­sion com­plète du Livre des Chan­ge­ments. Appa­raissent alors éga­le­ment les pre­miers com­men­taires et témoi­gnages de son uti­li­sa­tion pour la divi­na­tion, notam­ment dans le Zuo Zhuan.

L’époque de Confu­cius, de Lao Zi, de Men­cius et de Zhuang Zi, âge d’or de la pen­sée chi­noise, est fon­da­men­tale pour les futurs déve­lop­pe­ments du Yi Jing en tant que texte cen­tral de la pen­sée cos­mo­lo­gique et de la théo­rie du yin-yang.

Au cours des siècles sui­vants, de nom­breux com­men­ta­teurs apportent de nou­velles pers­pec­tives sur ce texte fon­da­teur : Wang Bi au 3ème siècle, Kong Ying­da sous la dynas­tie Tang (618–907), et les néo-confu­céens de la dynas­tie Song (960‑1279) comme Shao Yong, Cheng Yi et Zhu Xi,

Avec la chute de l’empire en 1911, le Yi Jing, comme d’autres textes clas­siques, est offi­ciel­le­ment consi­dé­ré comme rétro­grade, même si des tra­vaux comme ceux de Luo Zhe­nyu entre 1912 et 1937 contri­buent à éta­blir la conti­nui­té his­to­rique du texte.

La décou­verte en 1973 d’une ver­sion anté­rieure à 168 av. J.-C. ravive l’enthousiasme des cher­cheurs tant en Chine que dans le reste du monde. De nou­velles tra­duc­tions et inter­pré­ta­tions conti­nuent d’apparaître, explo­rant le texte au-delà des inter­pré­ta­tions confu­céennes tra­di­tion­nelles.

Aujourd’hui, le Yi Jing conti­nue de fas­ci­ner. Son impor­tance his­to­rique et cultu­relle est de plus en plus recon­nue, et les décou­vertes archéo­lo­giques ne cessent d’enrichir notre com­pré­hen­sion de ce texte mil­lé­naire. Que ce soit comme outil de divi­na­tion, source de sagesse, ou objet d’étude aca­dé­mique, le Yi Jing reste plus que jamais d’actualité.

Dynasties mythiques

avant ‑2100

Période des Trois Augustes et des Cinq Empe­reurs

Créa­tion mythique des tri­grammes par Fu Xi sur la base des dia­grammes He Tu et Luo Shu

-2100

Dynas­tie Xia

Le Lian Shan était l’une des 3 ver­sions préa­lables au Yi Jing (aujourd’­hui dis­pa­rue, cer­tains ensei­gnants taoïstes assurent la trans­mettre)

Dynasties pré-impériales

-1600

Dynas­tie Shang

Pre­miers docu­ments divi­na­toires : les os ora­cu­laires ; Le Gui Zang fut la deuxième ver­sion préa­lable au Yi Jing (elle-aus­si dis­pa­rue)

-1046

Dynas­tie des Zhou occi­den­taux

Pre­mière “vraie” ver­sion du Livre des Chan­ge­ments : le Zhouyi

-722

Période des Prin­temps et Automnes

Pre­miers témoi­gnages de la divi­na­tion par le Yi Jing (dans le Zuoz­huan). Époque de Confu­cius. Époque de Lao Zi ?

-475

Période des Royaumes com­bat­tants

Pre­miers ouvrages sur le Yi Jing. Époque de Men­cius. Époque de Zhuang Zi.

Dynasties impériales

-221

Dynas­tie Qin

Réforme de l’é­cri­ture : le Yi Jing échappe à la des­truc­tion par le feu des anciens clas­siques.

-206

Dynas­tie Han

Déve­lop­pe­ment de la pen­sée cos­mo­lo­giste et yin-yang. Emer­gence de deux cou­rants prin­ci­paux autour du Yi Jing : xiang­shu (étude des sym­boles et des nombres) et yili (inter­pré­ta­tion morale et phi­lo­so­phique des textes).

220

Trois Royaumes

Com­men­taires de Wang Bi.

265

Dynas­tie Jin

Chine médiévale

420

Dynas­ties du Nord et du Sud

581

Dynas­tie Sui

618

Dynas­tie Tang

Com­pi­la­tion et com­men­taires de Kong Ying­da.

907

Période des Cinq Dynas­ties et des Dix Royaumes

960

Dynas­tie Song

Com­men­ta­teurs de la période Néo-confu­cia­niste : ver­sions de Shao Yong, Cheng Yi et Zhu Xi.

1115

Dynas­tie Jin

1271

Dynas­tie Yuan

Dernières dynasties

1368

Dynas­tie Ming

1644

Dynas­tie Qing

Nom­breuses études sur le Yi Jing. Les mis­sion­naires jésuites découvrent le Yi Jing à la cour de l’empereur Kangxi.

Après l’Empire

1911

Chine répu­bli­caine

Le Yi Jing est, comme tous les clas­siques, consi­dé­ré comme rétro­grade en Chine.

1912–1916 & 1937

Luo Zhe­nyu publie des tra­vaux entre 1912 et 1937 qui apportent des preuves tan­gibles de la conti­nui­té cultu­relle et lin­guis­tique reliant les pra­tiques divi­na­toires Shang au Yi Jing.

1940

En 1940, “Gram­ma­ta Seri­ca” de Bern­hard Karl­gren repré­sente une avan­cée majeure dans l’é­tude du chi­nois archaïque. Cela faci­li­te­ra l’a­na­lyse du Yi Jing.

1949

Chine moderne

De 1949 jus­qu’à la mort de Mao Zedong, le Yi Jing et les autres clas­siques sont tou­jours ban­nis ou décon­si­dé­rés en Chine.

1973

En 1973, la décou­verte d’une édi­tion du Yi Jing anté­rieure à 168 avant notre ère sus­cite un regain d’in­té­rêt pour l’é­tude du texte et de ses com­men­taires anciens.

1976

Jus­qu’à nos jours

Depuis 1976, un renou­veau d’in­té­rêt pour le Yi Jing se mani­feste tant en Chine qu’à l’in­ter­na­tio­nal.

1979 à 2000

Les tra­vaux de cher­cheurs comme Edward Shaugh­nes­sy et Richard Kunst dans les années 1979 à 1985 ren­forcent une approche his­to­rique et contex­tuelle du Yi Jing. De nou­velles tra­duc­tions et études du Yi Jing appa­raissent, explo­rant des pers­pec­tives au-delà des inter­pré­ta­tions confu­céennes tra­di­tion­nelles.

21ème siècle

L’in­té­rêt pour le Yi Jing ne cesse de croître, sti­mu­lé par les décou­vertes archéo­lo­giques et une appré­cia­tion renou­ve­lée de son impor­tance his­to­rique et cultu­relle.