Pour ne pas se perdre dans les steppes de l’imaginaire…
Dominique Bonpaix
UN PROTOCOLE D’ANALYSE DE TIRAGE
Avant de commencer les analyses de tirages, il serait sans doute bon d’en rappeler le protocole énoncé par le Centre Djohi. Cette méthode permet non seulement d’affiner la réponse mais sert surtout de garde-fou pour ne pas que notre imagination aille à tout va se perdre joyeusement (ou non) sur de fausses pistes.
Nous avons donc différentes grilles d’analyse traditionnelles qui nous serviront de cadre.
J’ai pu constater, au cours de nombreuses années d’expériences, d’échanges et d’étude autour du Yi Jing l’intérêt de ce recadrage pour moi-même et la solidité que cela confère à ceux qui l’utilisent.
Les piliers de la méthode d’analyse
1- L’hexagramme obtenu en réponse s’appelle « hexagramme de situation ».
L’analyse visuelle de la figure obtenue apporte déjà beaucoup de renseignements sur le tirage :
• Nombre et répartition des traits Yin et Yang
• Trigrammes
• Les trois niveaux : Ciel / Homme / Terre
2- La recherche de compléments d’information sur l’hexagramme de situation va se faire par l’analyse de deux autres hexagrammes tirés du premier :
• L’hexagramme opposé (ce que n’est pas la situation)
Il s’obtient en remplaçant chaque trait Yin par un trait Yang, et inversement.
• L’hexagramme nucléaire (la dynamique interne, le moteur de la situation)
Il s’obtient à partir des quatre traits centraux de l’hexagramme de situation.
3- Si l’hexagramme a des traits dits « mutants », nous allons obtenir en plus un « hexagramme de perspective ». Ce dernier ne représente pas l’avenir, mais ce vers quoi tend la situation présente. Ou pourrait dire : « la situation est grosse de… »
4- Les traits mutants, quant‑à eux, sont des clignotants qui signalent : attention, c’est là que ça se passe pour vous maintenant. Pour mieux les comprendre, il faut tenir compte :
• De l’hexagramme dérivé qui vient « habiter » le trait mutant pour nous aider à mieux saisir de quoi il s’agit. Il s’obtient en faisant muter un seul trait.
• De l’emplacement des traits mutants au sein de l’hexagramme (en fonction des six niveaux, mais aussi des relations de correspondances et de voisinage).
Rappel du protocole
1 – Collecter toutes les infos possibles.
Voici un schéma résumant les étapes importantes de l’analyse d’un tirage
2 – Etaler toutes ces infos et les regarder sans apriori
3 – Revenir à la question
Revenir à la question permet de recentrer la réponse, de ne pas déraper vers d’autres problématiques.
Se demander en quoi cela me concerne et concerne ma question ?
4 – Sélectionner et regrouper les infos
5 – Faire le tri
Les informations collectées n’ont pas toutes le même niveau d’intérêt.
Les hiérarchiser.
Plus les infos sont répétées, plus elles sont importantes.
Certaines peuvent ne pas être prises en compte : Trop d’informations tuent l’information.
Ensuite, regarder les connections graphiques et textuelles qui apparaissent. Laisser cohabiter librement les éléments du tirage. Laisser les connections s’établir. Le Yi Jing est comme une chambre d’écho où des connections internes et exclusives se forment avec nous-même. Tout à coup, « on sait », on comprend quelque chose que nous n’avions même jamais imaginé. Et cela s’est fait sans réfléchir. On n’est plus aux commandes. C’est alors l’ouverture intuitive.
Plus les infos sont répétées, plus elles sont importantes :
C’est la théorie des ensembles. Voici un exemple de quelques données obtenues par la méthode d’analyse.
A chaque fois qu’une grille d’analyse (texte canonique, nucléaire, opposé mais aussi figure, trigrammes, dérivés etc.) a des informations communes avec une autre, elles se juxtaposent sur les points mis en lumière par le tirage.
Ce sont des plages de croisement : plus on se rapproche du centre, plus cumulent et se resserrent les informations, et plus on se rapproche de la réponse.