Que dois-je faire au sujet de ce mélanome ?

 
dispute

Je suis opé­rée fin décembre 2006 d’une tache méla­nique assez impor­tante sur le visage. Elle s’étend sur envi­ron 2 cm² entre le nez et la lèvre, côté droit.

Début jan­vier, coup de fil de mon chi­rur­gien qui m’annonce que le résul­tat de l’anapath. étant inquié­tant, qu’il va fal­loir me réopé­rer, avec cer­tai­ne­ment muti­la­tion du visage à l’appui. Il attend le résul­tat de la réunion du staff de der­ma­tos et can­cé­ros à qui il a fait par­ve­nir tout le dos­sier… Bon­jour l’angoisse. Je sais que le trai­te­ment d’un méla­nome est sans filet, la chi­mio et les rayons n’ayant aucune effi­ca­ci­té sur ce type de can­cer. Reste la chi­rur­gie.

Le soir même, je fais un tirage : « Que dois-je faire au sujet de ce méla­nome ? »

 

Et là, oh sur­prise ! J’obtiens en hexa­gramme de situa­tion le 26, « Grand Appri­voise » qui me donne en pers­pec­tive le 21, « Mordre et Unir »

 

dispute

H. 26, « Grand Appri­voise »
Hexa­gramme de situa­tion

dispute

H. 21, « Mordre et Unir »
Hexa­gramme de pers­pec­tive

Résoudre le doute avec un tirage double

Moi qui pen­sais, toute trem­blante, me faire embar­quer par une lame de fond. Pas du tout. Je vois une éner­gie puis­sante se mani­fes­ter et suis un peu inter­lo­quée. Je res­sens tout de suite qu’il s’agit peut-être de mon Éner­gie Vitale (Yuan Qi). Mais… et si c’était le can­cer ? Même si c’est une mala­die yin, la pro­li­fé­ra­tion cel­lu­laire pou­vait se mani­fes­ter en yang. Il fal­lait alors l’ « appri­voi­ser », la jugu­ler par une action sans équi­voque (tran­cher dans le vif du sujet, c’est le cas de le dire) et la nou­velle opé­ra­tion trouve ain­si sa place dans le 21, « Mordre et Unir ».
Le doute me sai­sit…

Je décide alors de pra­ti­quer un tirage double pour avoir plus d’informations : « Je me fais réopé­rer » – « Je ne me fais pas réopé­rer ».

Dans le pre­mier cas, j’obtiens le 49, « Révo­lu­tion » avec le 37, « Gens du Clan » en pers­pec­tive
Dans le second cas, j’obtiens de nou­veau le 37, avec le 5, « Attendre » en pers­pec­tive.

 

dispute

H. 49, « Révo­lu­tion »
Situa­tion

dispute

H. 37, « Gens du Clan »
Pers­pec­tive

dispute

H. 37, « Gens du Clan »
Situa­tion

dispute

H. 05, « Attendre »
Pers­pec­tive

« Je me fais réopé­rer »

 

« Je ne me fais pas réopé­rer »

 

Et là, mal­gré toute ma charge d’angoisse, je me mets à rire, car tom­ber sur Révo­lu­tion, ou la Mue, le chan­ge­ment de peau, il fal­lait le faire !!! Cela me fait un sacré clin d’œil. Et puis les « Gens du Clan » me font signe en appa­rais­sant deux fois. C’est peut-être idiot, mais je me sens beau­coup moins seule pour affron­ter ce petit cau­che­mar. Ce der­nier hexa­gramme incite en effet à recon­si­dé­rer le pro­blème et à le repla­cer dans une pers­pec­tive à plus long terme grâce au lien avec un groupe ou une école de pen­sée à laquelle on appar­tient. C’est per­du­rer !

Je vais donc étu­dier ensemble ces 3 tirages, voir les cor­res­pon­dances, les conver­gences et en tirer la résul­tante.
Avant de péné­trer en pro­fon­deur les hexa­grammes de situa­tion, j’ai une vue géné­rale qui me per­met de faire un pre­mier état des lieux, et par les liens que je découvre, de colo­rer mon ana­lyse et aller ain­si plus vite au fait.

Tout d’abord, je constate glo­ba­le­ment une assez bonne répar­ti­tion des traits yin et yang, même si une légère majo­ri­té de traits yang l’emporte : situa­tions donc rela­ti­ve­ment équi­li­brées. Ensuite je constate qu’il n’y a pas « péril en la demeure », mais dans le pre­mier cas, (hexa­gramme 26), une situa­tion « qui pousse » et demande une réso­lu­tion effi­cace. C’est prendre le tau­reau par les cornes ou le crabe par les pinces. Mais com­ment faire ? Les Gens du Clan me font un appel du pied.

Commençons par le premier tirage

« Que dois-je faire au sujet de ce méla­nome ? »

h26 234 Que dois-je faire au sujet de ce mélanome ?

Le 26, « Grand Appri­voise » avec ses 3 traits mutants.

Nous avons donc bien une mon­tée d’une force yang à l’intérieur mais celle–ci est conte­nue par la Mon­tagne. « Le Ciel se trouve au cœur de la Mon­tagne ». (Grande Image).

M. Vino­gra­doff, lui, nomme cet hexa­gramme : « Prendre soin de ce qui est Grand ». Il y voit une grande puis­sance yang qui est concen­trée et sert à
l’entretien des êtres.

Wil­helm, parle de « tenir ferme », au sens de culti­ver, de nour­rir.

J.P.Schlumberger sai­sit dans la « Rete­nue » « l’instinct sau­vage », ce qui « nour­rit », un pro­ces­sus natu­rel qui tra­vaille de l’intérieur avant de deve­nir fécond et de qua­li­té. C’est bien d’ailleurs l’idée que nous retrou­vons dans le nucléaire du 26 : l’hexagramme 54, « le Mariage de la Cadette ». Oui, bien sûr, il y a au cœur de la conjonc­ture une perte de contrôle évi­dente, mais éga­le­ment une vita­li­té ins­tinc­tive qui, édu­quée et cana­li­sée, peut don­ner toute sa fécon­di­té à la situa­tion. Pour J.P.Sclumberger, « l’Épousée » est le prin­cipe de conti­nua­tion des cycles vitaux, le constant renou­vel­le­ment des forces inté­rieures. C’est ce que je vois dans les 3 traits yang du tri­gramme infé­rieur. Même si c’est sub­jec­tif, c’est ma per­cep­tion pro­fonde…

En ce qui concerne le tri­gramme exté­rieur Gen, la Mon­tagne, la sta­bi­li­sa­tion, je me penche sur son autre signi­fi­ca­tion dans l’hexagramme. On dit que la Mon­tagne abrite en son cœur la tombe des Ancêtres. « Gen est le tri­gramme du Nord-Est. C’est ici que les dix milles êtres atteignent la fin de leur déve­lop­pe­ment, mais aus­si le début de leur déve­lop­pe­ment » Shuo Gua 5 (VIIIème Aile).

Et que me dit la Grande Image ? « Grand Appri­voise. L’Être Accom­pli ain­si en gra­vant dans son esprit beau­coup de paroles et d’actions du pas­sé APPRIVOISE ain­si sa conduite ». Quelles sont ces paroles et actions du pas­sé, ce tré­sor au cœur de la mon­tagne ? Le Juge­ment me conseille de rompre avec un fonc­tion­ne­ment rou­ti­nier et clos sur ses réfé­rences propres, d’aller vers d’autres rives et pour cela, d’établir de nou­veaux contacts avec l’extérieur…

Si je regarde l’hexagramme oppo­sé du 26 qui est le 45, « Réunion » h45 Que dois-je faire au sujet de ce mélanome ?, je com­prends bien que le dan­ger ne vient pas d’un ras­sem­ble­ment de forces exté­rieures mais bien d’une pul­sion à l’intérieur de moi-même. Il ne s’agit donc pas de défense mais de maî­trise
Je suis per­sua­dée, étant confron­tée au can­cer depuis de longues années en tant qu’épouse, amie et thé­ra­peute (méde­cine tra­di­tion­nelle chi­noise), et en citant la phrase de Sil­va­nes­chi, qu’ « il faut rece­voir la mala­die comme une lettre. Elle est tou­jours des­ti­née à nous révé­ler quelque chose. » J’ai déjà pu consta­ter la grande intel­li­gence du corps à tra­vers mon expé­rience.

Que me disent donc cette mala­die et le Yi Jing ?
Ils me signi­fient que même si mon vécu est impor­tant, il ne suf­fit pas, puisque j’obtiens le 21, « Mordre et Unir » en pers­pec­tive. Il faut donc bien que je me dirige vers des contrées incon­nues, les accom­mo­de­ments ne sont plus de mise aujourd’hui car il y a un obs­tacle à éli­mi­ner. La Grande Image et le Juge­ment du 21 orientent vers une enquête rigou­reuse à mener pour ensuite pro­cé­der à une action sans équi­voque afin de cor­ri­ger le dys­fonc­tion­ne­ment, et ceci, sans ter­gi­ver­ser.

D’accord pour l’enquête, je vais ouvrir l’enveloppe de la mala­die et regar­der le mes­sage qu’elle contient.

Qui sont ces « Gens du Clan » ? Je pense tout de suite à mes amis de Djo­hi car il est fait réfé­rence à une appar­te­nance à une école de pen­sée sou­dée par des rites. Puis je pense à mes ancêtres, pré­sents au cœur de la Mon­tagne. Celle-ci est mémoire, l’image d’un ancien savoir où l’homme peut pui­ser afin d’éclairer ses fonc­tion­ne­ments. La Mon­tagne est aus­si Pas­sage. En rete­nant cette force ins­tinc­tive de l’hexagramme 26, elle va l’affiner et lui per­mettre de prendre une forme féconde et de qua­li­té. Ca serait ici repla­cer l’événement dans une échelle de temps plus vaste, tou­cher quelque chose qui par­ti­cipe à l’existence même et per­dure par-delà ce qui meurt. Un lien avec l’invisible. La psy­cho-généa­lo­gie dont j’ai enten­du par­ler, ou déco­dage de la mala­die à tra­vers le pas­sé fami­lial m’aiderait-elle à rompre une pro­gram­ma­tion de dys­fonc­tion­ne­ment ?

En tout cas, la réso­lu­tion se fera par la parole : nous avons l’image de la bouche bar­rée dans le 21 et sur­tout la Grande Image des « Gens du Clan » qui insiste sur la véra­ci­té de la parole. Or, est-ce un hasard (la tumeur, comme l’oiseau se pose­rait-elle là où elle doit ?), l’endroit de mon corps atteint se trouve jus­te­ment au-des­sus de la bouche, dans le tri­angle exact le plus sus­ci­té mus­cu­lai­re­ment pour par­ler. Et du côté droit, mais ça, c’est une autre affaire… J’ai encore du mal à pro­non­cer cer­tains mots du fait de ma pre­mière opé­ra­tion. En tout cas, cela ne se fait pas sans dou­leur. L’attention est for­te­ment atti­rée sur la parole.

Si je regarde les traits mutants du « Grand Appri­voise » :

Le second trait

Le second trait me dit qu’il est encore trop tôt, que le temps de la mise en appli­ca­tion n’est pas encore venu, du fait d’une ten­sion exces­sive qui bloque la bonne cir­cu­la­tion. Nous avons le Char qui est l’image du voyage vers l’extérieur (ce que me conseille le Juge­ment) qui est immo­bi­li­sé. Mais je vois aus­si un pro­blème de cou­plage ou de couple dans le mau­vais fonc­tion­ne­ment yin yang… Il me faut donc réta­blir une cohé­sion à l’interne, cela garan­ti­ra une bonne expres­sion au-dehors. (Déri­vé de la ligne 2 : l’hexagramme 22, « Embel­lir »).

Le troisième trait

Le troi­sième trait me signale que le Cha­riot va pou­voir avan­cer mais que le dan­ger menace encore. Il faut demeu­rer vigi­lant contre une attaque impré­vue et s’exercer à la lutte. Ne pas relâ­cher son atten­tion, ne pas faire de conces­sions (aux autre comme à soi-même). Suivre la « Voix du Ciel », se gar­der intègre. Et « les dif­fi­cul­tés seront pro­fi­tables ». Le déri­vé de la ligne : l’hexagramme 41, « Dimi­nuer », montre bien à quel point la qua­li­té est impor­tante et ne peut être obte­nue qu’après décan­ta­tion. On retrouve là l’idée d’authen­ti­ci­té conte­nue dans la Grande Image du 37, « Les Gens du Clan ».

Le qua­trième trait

Quant au qua­trième trait, il me donne plu­sieurs infor­ma­tions.
Celle d’une rete­nue néces­saire afin d’empê­cher le yang de prendre une forme agres­sive. Cela me ren­voie au « Mordre et Unir » où Wil­helm par­lait de juge­ment et châ­ti­ments néces­saires pour écar­ter les obs­tacles qui ne dis­pa­rais­saient pas d’eux-mêmes. Il insis­tait alors sur l’agir d’une manière cor­recte. C’est-à-dire l’importance d’être doux de nature mais d’exercer une action qui ins­pire le res­pect (trait faible à une place forte).

Mais d’autre part, et ce qui m’interpelle plus encore à tra­vers ma grille de lec­ture, c’est que le texte de la ligne ne dit pas si les cornes du jeune tau­reau sont déjà sor­ties. Ne serait-ce pas pour pro­té­ger cette force nais­sante qui s’exprimera à l’extérieur (image de la corne) qu’on appli­quait sur le front de l’animal une plan­chette ? Cela évi­tait d’endommager ses cornes à peine écloses s’il se frot­tait à plus fort que lui.

Nous avons là une idée de l’origine des choses, d’un début de mani­fes­ta­tion et qu’il serait bon d’en tenir compte. Je ne peux m’empêcher ici de faire allu­sion à la Méde­cine Tra­di­tion­nelle Chi­noise. En effet, cette force ori­gi­nelle, ce « Yuan Qi » qui pousse dans les 3 traits yang du tri­gramme infé­rieur est en rela­tion étroite avec toutes les acti­vi­tés fonc­tion­nelles du Rein. Or, une de ses acti­vi­tés est de « gou­ver­ner les os ». Le Yuan Qi naît entre les deux reins au point « Ming­men », la « Porte de la Vie » et pro­vient de ce que l’on appelle l’Essence du Ciel Anté­rieur.

Le déri­vé de la ligne, le 14 « Grand Réa­lise » confirme ce souffle créa­teur qui per­met de pas­ser du vir­tuel au mani­fes­té. La posi­tion Ministre du trait appelle à bien gérer ce yang, d’autant plus que la cor­res­pon­dance de cette ligne avec la pre­mière montre qu’il sait aller au com­men­ce­ment ou au fond du mani­fes­té. Donc, prendre le pro­blème à la base (ren­for­cé par le terme « Fon­da­men­ta­le­ment »).
C’est aus­si en ligne quatre que s’expriment les aspects posi­tifs de l’hexagramme nucléaire « Mariage de la Cadette », gage du renou­vel­le­ment constant.
N’oublions pas non plus que ce trait se trouve aux pieds de la Mon­tagne et donc en liai­son avec la mémoire ances­trale…
Je crois que l’on peut tenir compte en même temps des deux aspects de la lec­ture de cette qua­trième ligne.

Je dois dire que cette ana­lyse des hexa­grammes se fait d’une façon tout à fait spon­ta­née. J’éprouve très pro­fon­dé­ment des réso­nances en moi. Les cel­lules can­cé­reuses se sont fait un peu la malle… Mais quand même…

 

Le double tirage

Je regarde donc le tirage double pour mieux me situer :

Premier cas de figure

Pre­mier cas de figure (sans jeu de mot) : Une ré opé­ra­tion.
Je sais que, paraît-il, le choix du 1er tirage incline vers ce que notre incons­cient sait déjà. Mais je dois dire sin­cè­re­ment que si j’ai déci­dé de ce choix en pre­mier, c’était pour m’en débar­ras­ser au plus vite, mais qui sait

Le 49, « Révo­lu­tion » avec ses deux traits mutants.

49 46 Que dois-je faire au sujet de ce mélanome ?

J’ai donc obte­nu la Mue, le chan­ge­ment de peau, dans le cas de l’opération. Ce qui est tou­jours aus­si drôle, mais moins si l’on consi­dère que la Révo­lu­tion ne peut-être pro­fi­table qu’au jour Si. C’est-à-dire au moment juste. Le tri­gramme inté­rieur Li doit mettre de la Clar­té dans la Brume des évè­ne­ments (tri­gramme exté­rieur) afin de ne pas tom­ber dans l’aventurisme.

Je regarde donc les deux traits mutants pour voir ce qu’ils me disent :

Le 4e trait m’affirme que le moment est venu pour la Mue, sans aucune nos­tal­gie de ce que l’on laisse der­rière soi. Le déri­vé de la ligne, le 63 « Tout est en Place » me le confirme. AÏE. Bon, cela veut dire au moins que si je dois me faire réopé­rer, je n’aurais aucun regret à avoir… Mais cela me relance une cer­taine angoisse. Et si je m’étais trom­pée ? C’était trop beau, cette lec­ture !!

Je me jette sur le 6e trait. Et là, en lisant le texte de la ligne, je n’en crois pas mes yeux : « Le Chef Accom­pli trans­forme telle la pan­thère- L’Être Petit REVOLUTIONNE son visage- Impasse pour les expé­di­tions- Demeu­rer pré­sage ouver­ture ». Un fou rire me prend et il y a de quoi !

Parce que je suis en prise directe avec le mer­veilleux. Ce à quoi la rai­son rai­son­nante n’aura jamais accès.

Ce que signi­fie ce trait, c’est qu’il faut inté­grer le chan­ge­ment en une mue pro­fonde, qu’un renou­vel­le­ment super­fi­ciel (de la peau) du visage est illu­soire. (De nou­veaux dépla­ce­ments et greffes de peau auraient été à envi­sa­ger dans mon cas). La pan­thère qui repré­sente l’aspect yin, inté­rieur, pro­fond, caché du chan­ge­ment (alors que le tigre sym­bo­lise l’aspect yang), n’a‑t-elle pas elle-même des taches brunes ou noires sur la peau ? Ces taches font par­tie inté­grante du Chef Accom­pli. Les lui enle­ver serait lui ôter non seule­ment son iden­ti­té, mais aus­si cer­tai­ne­ment la vie. Cela signi­fiait-il qu’une nou­velle opé­ra­tion, en niant le tra­vail en pro­fon­deur vers lequel je tends, aurait pour effet d’empêcher la réso­lu­tion du pro­blème ? Je ne le pense pas car le 4e trait mutant m’indique qu’il n’y a pas de risque… En tout cas, il est clair dans cette 6e ligne que l’heure n’est plus à se lan­cer dans des expé­di­tions hasar­deuses. Il faut res­ter en place. Ce qui veut dire qu’une stra­té­gie d’intervention vigou­reuse, une opé­ra­tion ne ser­vi­rait actuel­le­ment à rien si je ne fais pas un tra­vail en pro­fon­deur.

Je reviens vers ce 4e trait qui me per­turbe. Je ne peux en faire l’impasse. Au-delà du mes­sage qu’il contient, je me dis qu’il a pu cli­gno­ter tout sim­ple­ment pour ame­ner les « Gens du Clan » à appa­raître. D’accord, c’est un peu facile… Mais ces « Gens du Clan » ne sont pas là pour rien, d’autant plus qu’ils sur­gissent même en hexa­gramme de situa­tion dans le choix de ne pas me faire réopé­rer.

Mais voi­la, la 6e ligne de « Révo­lu­tion » a pour déri­vé le 13, « S’entendre avec Tous ». Je me penche un peu plus des­sus et com­prends qu’il contient un dan­ger. Le conseil me porte à confron­ter ma prise de conscience à celle des autres. Le risque, c’est d’être por­té à idéa­li­ser la situa­tion. Gare aux pré­ten­tions du savoir per­son­nel, gare à l’illusion de la toute puis­sance ! Ce sixième trait ne peut-être plei­ne­ment favo­rable que s’il est lié à une expé­rience de sagesse réelle.

Les Gens du Clan

Ce qui me pro­pulse direc­te­ment vers « les Gens du Clan ». En effet, la Grande Image dit que le « Vent sort du Feu », c’est-à-dire que la force, ce souffle qui agit sur les formes et modi­fie les choses naît de la Clar­té qui se trouve à l’intérieur de l’être (tri­gramme du bas).

h37 26 Que dois-je faire au sujet de ce mélanome ?

Si ce Feu inté­rieur n’est pas fiable, il ne pour­ra pas s’incarner dans une parole véri­table qui aura ensuite le pou­voir de remo­de­ler les dis­po­si­tifs dans les­quels je suis impli­quée. Il me faut tra­vailler en pre­mier sur la Clar­té inté­rieure. 

Ce Clan ne serait-il pas aus­si le lieu où l’on prend conscience de soi-même, où l’on peut acqué­rir sa forme propre, trou­ver sa place dans une orga­ni­sa­tion interne cohé­rente et durable ?

Le texte du Juge­ment parle éga­le­ment de la Femme qui repré­sente le yin, l’interne.

La Dixième Aile ne nomme-t-elle pas elle aus­si l’ « inté­rieur », l’ « interne » : « Nei Ye » ?

Le pro­blème cen­tral de l’hexagramme ne serait-il pas de se pré­oc­cu­per de l’intérieur tout en diri­geant et har­mo­ni­sant les rap­ports avec l’extérieur ? Si l’intérieur est en har­mo­nie, il est à l’image de l’univers et l’organisation est bien éta­blie.

Les second et sixième traits mutants de l’hexagramme 37 ne font que confir­mer mon approche dans ce sens, ain­si que l’hexagramme de pers­pec­tive, le 5 « Attendre ».
Les deux traits mutants se situent en dehors du Clan.

Le second concerne la Force invi­sible, mys­té­rieuses, sur laquelle est fon­dée la struc­ture et le Juste Milieu qui en assure la conti­nui­té et la régé­né­ra­tion.

Le der­nier trait, sans rela­tion avec l’ordre inté­rieur, me montre qu’un flux est là, avec lequel je dois m’accorder avec confiance et res­pect.
Si l’ordre est rom­pu, on voit des signes annon­cia­teurs de catas­trophes. Lorsque l’intérieur n’offre plus l’espace néces­saire à l’affirmation indi­vi­duelle, c’est qu’il est temps d’aller voir « hors du clan ». De sor­tir de soi même et de ses méca­nismes. Or c’est le conseil qui est don­né dans le Juge­ment du 26, « Grand Appri­voise »…

La boucle est bou­clée !! Incroyable voyage auquel le Yi Jing m’a conviée. Ce qui me touche le plus sont les conso­nances, les cor­res­pon­dances, les liens qui émanent de chaque touche de ce mer­veilleux ins­tru­ment. Évi­dem­ment, il n’y a que moi qui ai pu entendre ain­si ce mor­ceau, le jeu des traits qui se répondent et s’entrelacent.

Ce qui signi­fie que d’autres per­sonnes ont pu en faire une lec­ture très dif­fé­rente. Ils m’en ont fait part en toute sin­cé­ri­té et bien­veillance. Et je me suis retrou­vée nez à nez avec la mon­tée yang de la pro­li­fé­ra­tion cel­lu­laire…

J’ai appe­lé au secours des amis de Djo­hi pour qu’ils me donnent leurs avis. Je me suis alors sen­tie por­tée par un énorme élan d’amitié.

Entre temps, j’avais évi­dem­ment fait un nou­veau tirage et suis tom­bée sur… sur… « Les Gens du Clan » sans trait mutant. Incroyable mais vrai !

Conclusion

Aujourd’hui, devant ma réti­cence pour me faire réopé­rer, le staff a bien vou­lu faire plu­sieurs relec­tures ‑à leur façon- de mon « mor­ceau choi­si » et conge­lé. Or, les méde­cins n’arrivent tou­jours pas à se mettre d’accord. Il y a pour­tant deux pro­fes­seurs dans l’équipe. Fina­le­ment, ils ont fini par déci­der dans leur pro­to­cole (qui les pré­serve) que par mesure de pré­cau­tion, il valait mieux me réopé­rer, mais que cela ne serait pas aus­si impor­tant que pré­vu… Au lieu de m’enlever un bout de l’aile du nez, j’en passe et des meilleures, on ne repren­drait que sur 5mm (il est là, le 4e trait de « Révo­lu­tion » !). Je suis un cas « bor­der­line ». Ce qu’ils n’avaient pas vu au départ…

En accord avec mon chi­rur­gien qui est éga­le­ment can­cé­ro­logue et sachant qu’au pire j’ai ce qu’on appelle un méla­nome de sur­face, il suf­fit de sur­veiller de très près. Si cela doit repar­tir, il sera tou­jours temps d’agir. En atten­dant, je fais un gros tra­vail sur moi-même et la Parole.

Voi­la, c’est une expé­rience dont je tenais à vous faire part.
Je pense que le Yi Jing peut-être un outil qui nous fait non seule­ment prendre notre vie en main mais nous trans­forme pro­fon­dé­ment.
C’est, en ce sens, un outil thé­ra­peu­tique.