Li : Les coins internes et externes de la sclérotique.

Li corpsIls sont en rela­tion avec le Cœur (Xin), les vais­seaux san­guins et le sang. Si le rouge gagne dans les coins, nous avons ce que nous appelons un « Feu du Cœur », si les coins sont d’une couleur trop blanche et pâle, cela sig­ni­fie un « Vide de Sang »…

La Joie (Xi) est l’émotion du Cœur. On dit en M.T.C. que « l’excès de Joie nuit au Cœur ». En effet, la Joie relâche le Qi. Lorsque le Qi est relâché à l’extrême, le Shen n’est plus cor­recte­ment hébergé et dif­férents symp­tômes survi­en­nent tels que pal­pi­ta­tions, alter­nance d’euphorie et de dépres­sion (rires et pleurs)… Ici, le Shen n’est pas ce qui désigne le Rein mais la Con­science Organ­isatrice, d’essence céleste, s’exprimant dans l’ensemble des fonc­tions de l’organisme, lui per­me­t­tant de com­mu­ni­quer et d’être en per­ma­nente adap­ta­tion avec son envi­ron­nement. Ne dit-on pas au sujet du tri­gramme Li (Lumière) que trop de Feu (élé­ment en cor­re­spon­dance avec le Cœur) ou de Lumière peut aveu­gler ? Si Li qui est aus­si con­science, s’élève comme le feu, ce mou­ve­ment doit être attaché à quelque chose, rester ancré. La con­science est dépen­dante des objets qu’elle dis­tingue.

Kun : Les paupières

Kun corpsElles sup­por­t­ent le Ciel, sont liées sym­bol­ique­ment à la Terre qui est l’élément de la Rate (Pi). L’Humidité (Shi) est en rela­tion avec la Terre et cet organe. On dit qu’elle « entrave le mou­ve­ment du Qi ». Elle est de nature lourde, col­lante et entraîne des sen­sa­tions de pesan­teur. La Rate est liée à la chair. Des paupières anor­male­ment gon­flées et lour­des, par exem­ple, soulig­nent un dys­fonc­tion­nement énergé­tique de la Rate.

L’excès de Réflex­ion (Si), les pen­sées obses­sion­nelles cor­re­spon­dent à cette lour­deur car­ac­téris­tique. Le manque de Yang, de déci­sion, d’action dans Kun peut se faire cru­elle­ment sen­tir et men­er même à un état dépres­sif. Trop de récep­tiv­ité, de com­pas­sion peut nuire.

L’Homme entre Ciel et Terre

Dans une par­tie d’un autre texte ancien le Chen Xiu Yuan, le « Yi Xue San Zi Jing » ou « Canon des études médi­cales en trois car­ac­tères », nous avons cette approche :

Présentation1 corps

Le nez est yang en tant que :

  • pro­tubérance externe
  • en rela­tion avec l’air du ciel. Impal­pa­ble qual­ité du Ciel
  • en cor­re­spon­dance avec le poumon et le tri­gramme Qian (Ciel) en MTC, le nez et l’odorat.

La bouche est yin en tant que :

  • ouver­ture vers l’interne
  • en rela­tion avec l’absorption des ali­ments (pal­pa­bles) de la terre.
  • En cor­re­spon­dance avec la Rate liée au tri­gramme Kun (Terre) en  MTC, les lèvres et la  diges­tion.

L’Homme se place donc ici entre le Ciel et la Terre, mais en même temps, et comme nous allons le voir par la suite, il se situe égale­ment entre les ori­fices yin et les ori­fices yang du corps.

L’Homme entre Terre et Ciel

En effet, si nous con­sid­érons main­tenant les ori­fices supérieurs (yeux, nar­ines et les oreilles) en tant qu’éléments yin puisque dou­bles ( deux yeux, deux nar­ines, deux oreilles) et l’orifice de la bouche et les deux ori­fices inférieurs en tant qu’éléments yang puisque sim­ples (un seul ori­fice), nous avons :
Présentation2bis corps

Force ici est de con­stater, en com­para­nt avec l’ex­em­ple précé­dent, que la bouche peut pren­dre un aspect yin comme un aspect yang. Il en est de même pour toute chose sur terre dans l’e­sprit chi­nois.

Hexagramme 11

Hexagramme 11 corpsCet hexa­gramme 11, « Prospérité » ou « Flu­id­ité print­anière », dans lequel les traits Yin et Yang sont asso­ciés à par­ité, se car­ac­térise surtout par sa dynamique qui met tous les traits en cor­re­spon­dance les uns avec les autres. Les traits Yang regroupés en bas de la fig­ure mon­tent vers les traits Yin qui descen­dent à leur ren­con­tre, d’où un dis­posi­tif énergé­tique d’une fécon­dité remar­quable.

L’Homme est au cen­tre de l’entrecroisement de ces flux, ce qui va dans le sens de la vie. Il est à not­er que l’inverse (ou retourné) nous aurait don­né le 12, « Adver­sité », où tout se sépare…

Ces trois images nous évo­quent un paysage à chaque fois dynamique, mu par les souf­fles vitaux et dont l’ondu­la­tion ryth­mique révèle, plus encore que ce qui est man­i­festé, ce qui est caché et virtuel.

Un mou­ve­ment cir­cu­laire s’opère entre les deux pôles, et, par le souf­fle qu’il engen­dre, sus­cite la trans­for­ma­tion interne.

Nous con­sta­tons donc à tra­vers ces textes anciens com­ment nous pou­vons dis­tinguer plusieurs niveaux et « sous niveaux » énergé­tiques, lesquels con­stituent un réseau organique. …Ce que nous retrou­vons par­faite­ment dans le Yi Jing !

Cor­re­spon­dances entre tri­grammes et corps humain (1/2)

 CRÉDITS IMAGES (DANS L’ORDRE D’AFFICHAGE) : Alain Leroy / Alain Leroy / Dominique Bonpaix / Dominique Bonpaix / Alain Leroy