Il m’a semblé intéressant de présenter succinctement certaines œuvres inspirées de deux créateurs occidentaux ; Rembrandt et MC Escher, œuvres dans lesquelles semblent transpirer le Yin Yang. Ces deux créateurs avaient-ils connaissance de ces deux faces du monde, ces manifestations de l’univers, ciselées par les orientaux ? Peut-être, pour ce qui est de MC Escher, surement pas pour Rembrandt. Quoi qu’il en soit, l’un comme l’autre, réceptifs aux “choses sensibles de ce monde”, ont su traduire en graphie ce qu’il est si difficile de faire avec des mots et des phrases.
Rembrandt
Le Philosophe en méditation (1632)
Le “Philosophe en méditation” est un tableau du peintre néerlandais Rembrandt (1606–1669).
Exposé au Musée du Louvre, et daté de 1632, le sujet traditionnellement admis en
serait « Tobie et Anna attendant le retour de leur fils ».
L’histoire de Tobie, atteint de cécité, fait partie des récits bibliques de l’Ancien Testament. Le tableau serait une métaphore de la vision intérieure et du regard introspectif, ce regard tourné vers les profondeurs.
Le personnage central ne regarde pas la lumière venant de la fenêtre. A ses côtés, sur
la table, figurent quand même quelques ouvrages et un encrier. Est-il donc vraiment aveugle ?
Un autre personnage, une femme, s’occupe du foyer, autre élément symbolisant la
lumière intérieure.
Malgré tout, le tableau est composé de telle manière à ce que notre propre regard soit
happé, non seulement par la lumière émanant de la fenêtre, mais aussi par ce panier
rond, suspendu au dessus de la porte et “clouant” en quelque sorte la composition du
tableau. Cette dernière est admirablement conçue. Lumières et ombres se répondent
réciproquement, de part et d’autre d’un jeu de spirales qui nous fait à la fois monter et
descendre, dans cet univers étrange, en clair obscur, circulaire, en rotation et clos.
Nous pourrions à juste titre nous demander si Rembrandt ne transcrivit pas
intuitivement le Yin/Yang, tant cette œuvre en est graphiquement imprégnée (homme/
lumière, femme/foyer ombre).
Si nous nous amusons, comme je l’ai fait, à découper ce tableau dans un cercle en
centrant ce dernier sur le panier, nous obtenons alors une figure où ombres et lumières, escalier montant et descendant, jouent à l’identique comme elles le font dans le Tai Ji.
Dans la deuxième partie de cette courte étude nous verrons combien l’artiste MC Escher a réussi à dessiner en deux dimensions des univers métaphoriques, improbables pour notre intellect d’occidental, mais oh combien en résonance avec les vues orientales et notamment avec celles du Yin Yang…
Deux artistes inspirés par le Yin Yang ? (2/3)