L’Ordre des Hexagrammes : Analyse simultanée (suite…)
Afin donc d’approfondir notre analyse de l’ordre des hexagrammes, nous étiquetterons les premiers types de kuas par « S » (pour Symétrique), et les seconds types de kuas par « A » (pour Asymétrique).
Nous pouvons dans les deux cas (ordre « canonique » et ordre « en folie »), constater une certaine intention de rythme :
- ces ordonnancements définitifs ont probablement été conçus au départ, dans les deux cas, en fonction d’un certain rythme.
- mais il et possible qu’ensuite, afin d’éviter la rigidité présente du classement des versions antérieures type « Yi Jing sur soie », furent ajoutées quelques permutations . Cela masquerait donc ce rythme au premier regard, sans que cela puisse entièrement disparaître aux yeux attentifs des sages.
Mise en place d’une explication graphique de cette analyse simultanée
Si nous contemplons ou examinons la mise en place de l’ordonnancement selon ce point de vue, nous constatons que les deux classements sont extrêmement semblables. Cela nous permet d’imaginer qu’ils ont été définis à la même époque.
Nous savons aujourd’hui que c’est l’ordre canonique qui a été retenu, mais cela ne prouve pas pour autant qu’il soit plus « rationnel » que celui des hexagrammes en folie.
Dans les derniers diagrammes qui accompagnent ce texte on commence par renforcer et approfondir l’hypothèse du « rythme » en considérant la succession de différents types de mécanismes de combinaisons, en fonction de la nature des kuas : SxS, SXA et AXA auxquels on associe des symboles représentatifs de leurs ordonnancements.
A partir de cette hypothèse il est ensuite possible de déduire et identifier les permutations ajoutées dans un second temps à l’ordonnancement en vue d’obtenir « l’ordre canonique ». Il est à noter que ces permutations secondaires sont plus complexes dans le cas de l’ordonnancement « en folie ».
Nous pouvons alors imaginer que le mécanisme d’établissement des deux ordres a justifié – à posteriori – les IXe et Xe ailes, de façon à répondre à une logique commune :
- Ordre de base par association des paires de gua avec son mécanisme d’inversion
- Organisation d’un rythme basé sur la nature combinatoire considérant la symétrie interne ou non des kuas
- Permutations ultérieures pour cacher la logique fixée initialement.
Tout cela est graphiquement développé dans les deux diagrammes ci-dessous qui terminent ce second article et nécessitent quelques clés de lecture :
Diagrammes récapitulatifs et Clés de lecture
Les types de combinaisons y sont identifiés par des symboles placés sur trois niveaux, et de telle sorte que soit maintenue apparente la succession des hexagrammes.
- Pour les niveaux supérieur et inférieur (respectivement SxS et AXA) on différencie les combinaisons pour lesquelles le gua est lui-même son inversé, des combinaisons pour lesquelles il ne l’est pas.
- Pour le niveau du milieu (SXA) la représentation symbolique adoptée est composée de deux parties :
- une ligne oblique indique la part correspondant au kua symétrique
- le rectangle correspond au kua asymétrique du premier des deux guas de la paire d’hexagrammes.
On pourra ainsi apprécier le mécanisme du rythme.
- Dans la partie centrale du schéma est détaillée l’action présumée de permutation : La couleur des flèches est :
noire : s’il n’y a eu seulement qu’un changement de position des paires
rouge : s’il y a eu en plus permutation de l’ordre des hexagrammes dans la paire des guas renversés
bleue : lorsqu’apparaissent des altérations avec séparation des deux hexagrammes d’une paire
Hypothèse d’établissement de l’ordre « en folie »
Hypothèse d’établissement de l’ordre canonique
Conclusions provisoires
- Les similitudes entre les deux mécanismes nous laissent raisonnablement penser que nous sommes sur la bonne voie…
- … mais de toute façon cela nous révèle incontestablement des intentions et des indices sur les intentions de leurs auteurs.
Références : 3 – The I Ching – James Legge, Dover Publications Inc ; New York, 1963 – p55
Lluís Guasch Fort / Catalogne / lguaschf@gmail.com
Hypothèse sur l’établissement de l’Ordre des Hexagrammes du Yi Jing (1/2)