Vous qui manip­ulez ce bon vieux Yi Jing depuis pas mal d’an­nées, ne me dites pas que vous n’avez pas un ou plusieurs hexa­grammes que vous aimez bien. Con­tem­plez donc ces derniers et méditez sur eux, l’un après l’autre, en prenant tout votre temps. Quel est donc la par­tic­u­lar­ité de celui-ci par exem­ple — qui vous a tou­jours caressé dans le sens du poil — pour qu’il vous aimante de la sorte ? Sa forme, la répar­ti­tion de ses traits, son nom, ses qual­ités, ses for­mules man­tiques, la fréquence de sa présence lors de ques­tion­nements ayant favor­able­ment aboutis, bien d’autres choses ? Vous seul le savez.

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Hexa 20 : Pren­dre de la hau­teur et con­tem­pler

Avouez que cer­tains sont atti­rants, beaux, splen­dides et d’autres franche­ment pas sym­pa­thiques, voire pénibles, tristes ou détesta­bles. N’est-ce pas ? Et pour­tant, com­bi­en est-ce impor­tant de décou­vrir ce qui se cache der­rière ces atti­rances et rejets. Pourquoi donc ?

Un hexa­gramme n’est pas une fig­ure ordi­naire, un dessin que l’on côtoie tous les jours, en tra­vail­lant, en regar­dant le petit écran, en tra­ver­sant la rue ou en lisant le jour­nal. Il décrit une sit­u­a­tion, elle aus­si, peu ordi­naire. A force de tirages, de lec­tures à pro­pos d’un tel ou d’un autre, cer­tains tri­grammes et hexa­grammes sont devenus, mal­gré nous, des sym­bol­es, que nous le voulions ou non. Et pour­tant ils n’en sont point. Nous le savons. Mais nous savons aus­si que nous sommes inca­pables de ne pas faire de pro­jec­tions. Là se situe la par­tic­u­lar­ité intéres­sante. Que pro­je­tons-nous donc dans ces fameux hexa­grammes et notam­ment dans celui qui nous attire le plus et que nous pour­rions qual­i­fi­er de fétiche ? De là à dire que cer­tains nous porteraient bon­heur, il n’y a qu’un petit pas. Allez ! Avouez !

Light 61

Pour ma part je vous con­fierai que mon hexa­gramme fétiche est le n°61, Juste Con­fi­ance, la Vérité Intérieure, la Sincérité Intérieure, sans trait muta­ble. Pourquoi ?

Visuelle­ment par­lant, il est symétrique, donc sta­ble. Mais la par­tic­u­lar­ité qui m’at­tire le plus est son vide cen­tral, deux traits yin, ceints par deux traits yang en terre et deux traits yang en ciel, tel un O par­fait. Vous me direz que le n°27, Nour­ri­t­ure, lui ressem­ble. Je vous répondrai que non car ce dernier me sem­ble crier. Il représente pour moi une “grande gueule” et n’a donc rien à voir avec la dis­cré­tion assurée de Juste Con­fi­ance, de son par­fait équili­bre et de sa lumière intérieure cen­trale. Il est un petit man­dala à lui tout seul, une fleur épanouie offrant son pis­til aux rayons solaires, une roue, un oeil, une cible. D’ailleurs sa dénom­i­na­tion chi­noise ; Zhong Fu, nous donne à enten­dre le bruit de la flèche décochée puis son impact dans le cen­tre de la cible. Tir par­fait. Bref, Juste Con­fi­ance est pour moi, lumineux et impac­tant. Il représente l’ex­ten­sion par­faite du tri­gramme Li, le Lev­ant (Ciel Antérieur), la Lumière (Ciel Postérieur), la prise de con­science, voire l’il­lu­mi­na­tion. Mais il est aus­si très scru­ta­teur car sa lumière inci­sive peut être celle du laser, pré­cise, cohérente, impi­toy­able, tran­chante mais répara­trice, tel un bis­touri.

Voila donc “ce qui me par­le” en lui. Me cor­re­spondrait-il “par hasard” ?

La suite de “Tout sur ma vie avec Juste Con­fi­ance”, et quelques propo­si­tions dans votre direc­tion dès la semaine prochaine !

L’hexa­gramme Fétiche (2/2)

CRÉDITS IMAGES : Pierre Lautier.