Yin Yang

Si l’on adjoint aux deux pos­si­bi­li­tés (états ?) que peut prendre un trait soit plein soit bri­sé, les deux phases où il passe d’un “état” à l’autre, on obtient 4 pos­sibles :

  • Trait conti­nu
  • Trait dis­con­ti­nu
  • Muta­tion du trait conti­nu au trait dis­con­ti­nu
  • Muta­tion du trait dis­con­ti­nu au trait conti­nu

Après plu­sieurs phases de raf­fi­ne­ment de leur pra­tique, les devins de l’an­ti­qui­té asso­cièrent ces formes gra­phiques ou plu­tôt la repré­sen­ta­tion gra­phique de ces situa­tions éner­gé­tiques, de ces moments, à 4 valeurs numé­riques : 6, 7, 8 et 9.

vieux yin jeune yangLe total des com­bi­nai­sons pos­sibles lors­qu’on super­pose 6 traits conçus sui­vant cette méthode est 46 , soit 4x4x4x4x4x4 = 4096. Un simple tri­gramme exprime déjà lui-même 43 soit 4x4x4 = 64 pos­si­bi­li­tés d’é­vo­lu­tion…

Taiji-trigrammes

Cela pré­sente l’a­van­tage d’être com­plet et déli­mi­té, mais se révèle à la fois peu et beau­coup : peu si l’on consi­dère que cela par­vient à repré­sen­ter tout le champ des pos­sibles ; beau­coup pour un esprit humain qui sou­hai­te­rait en per­ce­voir à la fois la tota­li­té et les par­ti­cu­la­ri­tés du moment au sein de cette glo­ba­li­té.

Le trait conti­nu est tra­di­tion­nel­le­ment inter­pré­té comme yang, le trait dis­con­ti­nu comme yin. Si on les place au même niveau que les phases de muta­tion on obtient quatre “sai­sons” théo­ri­que­ment sup­po­sées s’en­chaî­ner cycli­que­ment. Lors­qu’on conserve pour ces sai­sons la défi­ni­tion usuelle qu’elles ont en rap­port à un cycle annuel, on iden­ti­fie faci­le­ment 4 points de bas­cule qui per­mettent de les répar­tir sur l’an­née. Ces points de bas­cule sont les deux équi­noxes et les deux sol­stices qui divisent le temps cyclique en 4 périodes a peu près égales en durée. Par exemple le moment de l’an­née où le jour est au maxi­mum plus long que la nuit cor­res­pond au sol­stice d’é­té.

Momentum

J’ai uti­li­sé plus haut le terme “moment” : il serait peut-être pré­fé­rable d’u­ti­li­ser le mot fran­çais d’o­ri­gine latine momen­tum. Ce der­nier peut bien sûr en effet dési­gner un moment, c’est-à-dire un court inter­valle de temps, voire un ins­tant pré­cis sur une échelle de temps. Mais il indique plus géné­ra­le­ment un élan, une impul­sion, une inci­ta­tion. En science phy­sique il cor­res­pond à une quan­ti­té d’éner­gie, un mou­ve­ment qui conduit soit à un point d’é­qui­libre, soit au contraire à la rup­ture de cet équi­libre. Ain­si par­mi les équi­va­lents pos­sibles de momen­tum nous trou­vons : « chan­ge­ment », mais aus­si « cir­cons­tance ». Notions que l’on pour­rait par exemple rap­pro­cher des hexa­grammes de situa­tion et de pers­pec­tive.

momentumNous pou­vons donc à tra­vers ce terme expri­mer tout à la fois les notions de moment (Moment “juste”), de chan­ge­ment (Livre des Chan­ge­ments), d’élan (Elans créa­tif et récep­tif, tra­duc­tions admises des titres des deux pre­miers hexa­grammes du Yi Jing, et de fait de la pre­mière des deux sec­tions du livre) et pour finir d’inci­ta­tion (Inci­ta­tion, tra­duc­tion admise du titre de pre­mier hexa­gramme de la seconde sec­tion du  Livre des Chan­ge­ments, le 31). Remar­quons immé­dia­te­ment que le second hexa­gramme de cette seconde sec­tion, le 32 “Durée” évoque à la fois les thèmes de la sta­bi­li­té d’une situa­tion et de l’alter­nance, du bat­te­ment interne.

Modélisation

Les spé­cia­listes des grands nombres et de la pré­dic­tion scien­ti­fique démontrent que les pos­si­bi­li­tés d’é­vo­lu­tion, de sta­bi­li­sa­tion d’un phé­no­mène se regroupent en 4 grandes familles. Expri­mé autre­ment, pour un sys­tème quel­conque don­né, si on intro­duit une impul­sion, un mou­ve­ment, ou si ce sys­tème pos­sède déjà au départ une dyna­mique propre il évo­lue­ra inévi­ta­ble­ment vers une par­mi 4 grandes classes de formes stables …si et tant que l’on ne fait pas inter­ve­nir un nou­vel évé­ne­ment, une nou­velle per­tur­ba­tion à ce contexte éner­gé­tique.

4 Super-modèles

Les 4 grandes familles de types de résul­tat en modé­li­sa­tion pro­ba­bi­liste sont :

  • Equi­li­bré : Etat stable comme un objet immo­bile une fois tom­bé au sol ou l’é­qui­libre hydro­sta­tique des pla­nètes du sys­tème solaire.
  • Cyclique : Bat­te­ment, alter­nance comme les pla­nètes autour du soleil, la res­pi­ra­tion, les bat­te­ments du cœur, les sai­sons.
  • Aléa­toire : Chaos ; abso­lu­ment impré­vi­sible (le mot impor­tant est “abso­lu­ment”).
  • Com­plexe : Indé­ter­mi­nable. Le prix du pétrole semble par exemple lié au déve­lop­pe­ment de l’É­co­no­mie. Son prix est fixé par les gens qui le détiennent ou jouent en bourse. Or les courbes du déve­lop­pe­ment de l’É­co­no­mie et du prix du pétrole ne coïn­cident pas…

Yin-Yang, momen­tums et modèles (2/3)

CRÉDITS IMAGES : Chine informations / DOMAINE PUBLIC