Yi Jing : Modernité d’un ancien classique chinois
Avec ce 1er colloque international le Centre Djohi et son président Cyrille Javary avaient mis la barre très haut : plus d’une quinzaine d’intervenants de pointe et de domaines de recherche très complémentaires étaient venus, de France bien sûr, mais aussi des Etats-Unis et pour plusieurs d’entre eux de Chine, partager les fruits de leurs tous derniers travaux au cours de deux journées débordant au total de 14 heures d’interventions. Toutes les conférences en anglais ou bien sûr en chinois étaient traduites.
Le public avait parfaitement compris l’intérêt de cet événement : à deux pas de la Tour Eiffel près de 200 personnes étaient venues remplir les rangs du magnifique Théâtre Adyar, lieu (cette année centenaire) chargé d’une histoire tant artistique que spirituelle.
La diversité des horizons et des niveaux des participants (amateurs séduits pour certains il y a moins d’un an, praticiens et chercheurs professionnels, ou encore “débutants depuis 40 ans”) est certainement l’explication de l’enthousiasme contagieux que l’on pouvait ressentir tant par le sérieux de l’écoute et des prises de notes que par les exclamations, les embrassades et les rires dans les couloirs lors des pauses.
Les origines géographiques étaient également très variées, puisqu’en dépit de la grève SNCF la plupart des régions de France étaient représentées, ainsi que (pour ne citer que ceux que j’ai reconnus) la Belgique, la Suisse et l’Espagne. J’ai même eu le plaisir d’échanger quelques minutes avec un participant venu tout exprès d’Israël profiter de cet événement exceptionnel.
Afin d’honorer les deux approches traditionnelles les organisateurs avaient judicieusement rassemblé au sein de la première journée toutes les interventions des spécialistes de l’étude du Yi Jing, le second jour étant pour l’essentiel consacré aux praticiens et à l’usage du “Livre des Changements”.
Le mot “Colloque” peut faire peur… les conférences d’un parterre de spécialistes ne sont souvent que vaines tentatives de rassembler ce qui divise à force de spécialisations. Ici le choix des intervenants et des thèmes a réellement permis la convergence des approches : c’est ainsi sous différents angles qu’a, par exemple au cours de la première journée, été évoquée la vision fondamentale de “l’homme milieu” entre Ciel et Terre.
Le titre “Yi Jing, Modernité d’un ancien classique chinois” était pleinement justifié, tant par l’originalité des sujets des conférences, que le point de vue des intervenants, y compris et peut-être surtout dans les domaines supposés poussiéreux de la sinologie et l’archéologie. Les dates de parution des ouvrages associés aux thèmes traités remontent toutes à quelques mois.
Mieux que cela le professeur Shaughnessy a choisi de remplacer le thème initial de son intervention par la magistrale présentation d’un document archéologique très récemment révélé qu’il a étudié début 2014.
Autre exemple : la traductrice du professeur Li Ding était elle-même souvent surprise par la révélation en direct des nouvelles découvertes de ce chercheur qu’elle suit depuis dix ans.
Comment conclure sans saluer la gentillesse, la patience et le temps consacrés par tous les bénévoles en charge de l’organisation, l’accueil, les services vestiaires, boissons et friandises durant les pauses ? C’était bien là le témoignage de toute la qualité de Cyrille Javary : cette capacité à conjuguer richesse des apports intellectuels, charme du lieu, efficacité, simplicité et partage.
…Une formule à renouveler sans aucun doute !
Colloque Djohi « Léon Vandermeersch »
Colloque Djohi « Pr Shaughnessy »