Très tôt, bien avant les proces­sus de civil­i­sa­tion, les hommes ont struc­turé leur vie sur les cycles cos­miques. Les plus évi­dents étant la rela­tion de la Terre au Soleil, qu’elle soit jour­nal­ière ou annuelle (saison­nière), et la rela­tion de la Lune au soleil avec ses aspects si car­ac­téris­tiques. Dans toutes les tra­di­tions nous retrou­vons ces rela­tions, con­crétisées sous la forme aboutie de dessins, car­ac­térisés par des struc­tures redon­dantes, cir­cu­laires ou car­rées, à qua­tre sec­tions typées. Cer­taines sont cycliques, struc­turés par des phas­es sym­bol­iques, telles les fig­ures astrologiques à huit ou douze fig­ures, d’autres ne sont pas cycliques, tels les man­dalas tibé­tains, mais ces derniers ont tou­jours qua­tre portes, le terme de man­dala étant util­isé pour désign­er toute fig­ure ou dessin cen­tré, qu’ils soient cycliques ou pas. Tous ces dessins ont comme point com­mun une cer­taine représen­ta­tion cos­mique des rela­tions entre la Terre, l’Homme et l’U­nivers. Mais il est dif­fi­cile d’y voir clair dans toutes ces représen­ta­tions dont le con­tenu est spé­ci­fique à chaque tra­di­tion. Néan­moins une struc­ture sous-jacente per­dure et se retrou­ve dans cha­cune d’elles. C’est ce qu’a pu établir un chercheur français, expa­trié aux État­sU­nis, Dane Rud­h­yar (1895–1985), créa­teur del’As­trolo­gie Human­iste et Transper­son­nelle. Il a appelé cette struc­ture uni­verselle le “Mou­ve­ment de la Total­ité”, le “Cycle de l’Être” ou “Cycle Générique de Vie”. Ce cycle est uni­versel car il s’ap­plique à la trans­for­ma­tion de toutes les entités exis­tantes, qu’elle soient (dites) inertes ou vivantes, de dimen­sion atom­ique ou astronomique en pas­sant par tous les stades inter­mé­di­aires. L’homme “physique” n’échappe pas à ce cycle, au même titre que tous les con­sti­tu­ants de la flo­re et de la faune. L’homme “psy­chique” n’échappe pas non plus à ce cycle. A ce titre, d’autres chercheurs, explo­rateurs de la psy­ché, se sont approchés de ces struc­tures. Le plus con­nu d’en­tre eux est Carl Gus­tav Jung. Il a nom­mé ce proces­sus psy­cho-spir­ituel cyclique le “Proces­sus d’in­di­vid­u­a­tion”, proces­sus par lequel un être humain devient un indi­vidu psy­chologique, c’est-à-dire une unité autonome et indi­vis­i­ble, une total­ité. Pour ter­min­er il est impor­tant de pré­cis­er que tout proces­sus de civil­i­sa­tion suit par­faite­ment le Cycle de l’Être. Ayant moi-même étudié et pra­tiqué l’As­trolo­gie Transper­son­nelle pen­dant plus de trente années, je me suis par­al­lèle­ment intéressé au Yi Jing, aux hex­grammes et à leurs struc­tures internes. Ce dernier ne présente pas, à pre­mière vue, de cycle par­ti­c­uli­er étant don­né que sa présen­ta­tion tra­di­tion­nelle s’établit sur une ligne, un peu comme pour les lames du Tarot. A titre d’exemple, les fig­ures opposées se font suite et l’ensem­ble des 64 hexa­grammes se voit partagé en deux sec­tions légère­ment iné­gales (hexa­gramme 1 à 30 et 31 à 64). Par con­tre nous trou­vons, sem­ble-t-il (car les avis diver­gent) à la racine du Yi Jing, deux struc­tures tra­di­tion­nelles cir­cu­laires, appelées Ciel Antérieur et Ciel Postérieur, représen­tant l’ensem­ble des huit tri­grammes tra­di­tion­nels, dis­tribués sous deux formes dif­férentes. Le Ciel Antérieur représen­terait le Plan du Monde, sem­blable en cela à l’Ar­bre de Vie, quant au Ciel Postérieur il représen­terait la Man­i­fes­ta­tion dans le Monde, sem­blable à l’Ar­bre de la Con­nais­sance. La struc­ture du Ciel Antérieur se calque par­faite­ment sur celle du Cycle de l’Être et cette car­ac­téris­tique n’a donc pas man­qué d’at­tir­er mon atten­tion (dessin 1). Mais un autre dessin a lui aus­si aiman­té mon regard, un dia­gramme, à la fois cir­cu­laire et car­ré, réal­isé par le numéro­logue et poète chi­nois Shao Yong,  au XIIème siè­cle. Il fig­ure en page d’ou­ver­ture de cer­tains Yi Jing (dessin 2). Ce Dia­gramme est, à mon avis, mul­ti­di­men­sion­nel. Une de ses par­tic­u­lar­ités serait de met­tre en évi­dence les ten­ants et aboutis­sants d’un événe­ment ou série d’événe­ments nous inci­tant à “tir­er” le Yi Jing. Ce que nous ver­rons dans la deux­ième par­tie.

Shao Yong

Deux Univers imbriqués dans deux Souf­fles : Le dia­gramme de Shao Yong (2/2)

Les Hexa­grammes Nucléaires dans le Dia­gramme de Shao Yong

Dia­gramme de Shao Yong (Ressources graphiques)

CRÉDITS IMAGES : Pierre Lautier.